L'ONU exhorte l'Érythrée et l'Éthiopie à respecter l'accord frontalier signé il y a 25 ans

Le chef de l'ONU a appelé l'Érythrée et l'Éthiopie à se réengager en faveur de l'accord qui a officiellement mis fin aux hostilités entre les deux pays de la Corne de l'Afrique il y a 25 ans, avertissant que des tensions renouvelées pourraient compromettre la paix régionale.

« Aujourd'hui marque le 25e anniversaire de l'Accord d'Alger, un traité de paix majeur qui a officiellement mis fin au conflit frontalier entre l'Érythrée et l'Éthiopie et établi un cadre essentiel pour des relations pacifiques entre les deux nations », indique une déclaration publiée vendredi par Stephane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

Précisant que le traité avait permis de créer « des mécanismes de démarcation de la frontière commune », la déclaration indique qu'il « a également réaffirmé les principes fondamentaux de souveraineté et d'intégrité territoriale pour les deux nations » avec le soutien de la communauté internationale.

« À ce jalon important, le Secrétaire général réitère le soutien indéfectible des Nations unies à l'Accord d'Alger », poursuit-elle. « Il y a sept ans, les dirigeants des deux pays ont renouvelé leur engagement en faveur de la paix par une déclaration conjointe, témoignage de la force du dialogue et de la coopération ».

« Engagement en faveur de la paix »

Dans un contexte de tensions renouvelées, Guterres a exhorté « l'Érythrée et l'Éthiopie à se réengager en faveur de la vision d'une paix durable et du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale incarnés par l'Accord d'Alger, et à renforcer les efforts visant à établir de bonnes relations de voisinage ».

Le chef de l'ONU a en outre appelé les deux parties à « continuer de travailler avec des partenaires régionaux et internationaux pour faire progresser la coopération au développement au bénéfice de tous ».

L'Érythrée et l'Éthiopie ont signé l'Accord d'Alger après que les deux voisins ont mené une guerre sanglante en 1998-2000, qui a entraîné la mort de 70 000 à 80 000 personnes des deux côtés.

Une commission internationale des frontières a ensuite statué que Badme, une zone frontalière sensible dans le conflit, appartenait à l'Érythrée, et a ordonné que l'Érythrée indemnisât l'Éthiopie pour la grande quantité d'envois éthiopiens confisqués au port d'Assab.

L'Érythrée a fait sécession de l'Éthiopie en 1993.