Des Sud-Africains blancs s’installent aux États-Unis via le programme de réfugiés lancé par Trump

Les 49 premiers Sud-Africains blancs considérés comme « victimes de discrimination raciale » et ayant obtenu le statut de réfugié dans le cadre d'une offre du président américain Donald Trump se rendaient aux États-Unis lundi, une décision qui accentue les tensions entre les deux nations.

Le gouvernement américain, qui a bloqué en grande partie l'admission de réfugiés non blancs venant du reste du monde, donne la priorité aux Afrikaners, descendants principalement des colons néerlandais.

L'octroi du statut de réfugié aux Sud-Africains blancs a suscité un mélange d'inquiétude et de moquerie de la part des autorités sud-africaines, qui estiment que l'administration Trump s'immisce dans une question politique intérieure qu'elle ne comprend pas.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions raciales accrues en Afrique du Sud autour des questions de terres et d'emplois, qui ont divisé la coalition au pouvoir.

L'avion affrété transportant les 49 personnes depuis Johannesburg devait arriver à l'aéroport Washington Dulles lundi.

Dominance de la minorité blanche en Afrique du Sud

“Le gouvernement affirme sans équivoque que ces personnes ne sont pas des réfugiés”, a déclaré Chrispin Phiri, porte-parole du ministère sud-africain des Affaires étrangères, à la chaîne locale Newzroom Afrika.

“Mais nous ne les empêcherons pas de partir.”

Malgré l'introduction de la démocratie multipartite en Afrique du Sud en 1994, la minorité blanche (7% de la population) autrefois au pouvoir a conservé la majeure partie des richesses accumulées sous le colonialisme et l'apartheid (au moins 77% des terres).

Les Blancs possèdent encore les trois quarts des terres privées et disposent d'une richesse environ 20 fois supérieure à celle de la majorité noire, selon la revue académique internationale Review of Political Economy.

Moins de 10 % des Sud-Africains blancs sont au chômage, contre plus d'un tiers de leurs homologues noirs.

Cependant, l'idée que les Sud-Africains blancs minoritaires subissent une discrimination de la part de la majorité noire est devenue un “trope” établi dans les forums en ligne de droite, et a été reprise par l'allié sud-africain blanc de Trump, Elon Musk.

Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Trump a coupé toute aide financière américaine à l'Afrique du Sud le mois dernier, invoquant sa désapprobation de la politique foncière du pays et de son recours devant la Cour internationale de justice contre Israël, allié de Washington.