Soudan : les RSF mènent une attaque de drone contre l'armée

Les Forces de soutien rapide (FSR), une force paramilitaire soudanaise, ont mené une attaque par drone contre une base aérienne militaire et d'autres installations situées à proximité de l'aéroport de Port-Soudan, a déclaré dimanche un porte-parole de l'armée soudanaise.

Il s'agit de la première attaque des FSR atteignant cette ville portuaire de l'est.

Aucune victime n'a été signalée à la suite de ces attaques, selon le porte-parole. Les FSR n'ont pas commenté cet incident.

Depuis plusieurs mois, les FSR ciblent des centrales électriques situées dans des zones contrôlées par l'armée au centre et au nord du Soudan, mais ces frappes n'ont pas causé de lourdes pertes humaines.

L'attaque par drone sur Port-Soudan marque un tournant majeur dans le conflit de deux ans opposant l'armée soudanaise aux FSR.

Jusqu'à présent, les régions orientales, qui abritent un grand nombre de personnes déplacées, avaient été épargnées par les bombardements.

En réponse, l'armée a renforcé son déploiement autour des installations vitales de Port-Soudan et a fermé les routes menant au palais présidentiel et au quartier général de l'armée.

‘La pire crise humanitaire au monde’

Port-Soudan, qui abrite le principal aéroport, le quartier général de l'armée et le port maritime du pays, était perçu comme l'endroit le plus sûr dans cette nation ravagée par la guerre.

En mars, l'armée a expulsé les FSR de leurs dernières positions à Khartoum, la capitale du Soudan, mais les FSR contrôlent encore certaines zones à Omdourman, directement de l'autre côté du Nil, et ont consolidé leur position dans l'ouest du Soudan, divisant ainsi le pays en zones rivales.

Le conflit entre l'armée et les FSR a déclenché des vagues de violences ethniques et créé ce que les Nations Unies qualifient de pire crise humanitaire au monde, avec plusieurs régions plongées dans la famine.

La guerre a éclaté en avril 2023 dans un contexte de lutte de pouvoir entre l'armée et les FSR, avant une transition prévue vers un régime civil.

Elle a détruit une grande partie de Khartoum, déplacé plus de 12 millions de Soudanais.

Le nombre total de morts est difficile à estimer, mais une étude publiée l'année dernière a estimé que le bilan pourrait avoir atteint 61 000 décès dans l'État de Khartoum seulement au cours des 14 premiers mois du conflit.