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Les juges d'instruction estiment qu'il n'existe pas de preuves de complicité de génocide contre Agathe Habyarimana, qui vit en France depuis 1998 et qui ne sera pas jugée pour le moment.

Génocide rwandais : fin des investigations visant la veuve de Juvenal Habyarimana

Les autorités judiciaires françaises ont classé sans suite une enquête visant Agathe Habyarimana, veuve de l'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana, concernant des accusations selon lesquelles elle aurait joué un rôle dans le génocide de 1994 contre les Tutsis, sans retenir de charges contre elle, ont indiqué plusieurs sources proches du dossier à l'AFP.

Agathe Habyarimana, âgée de 82 ans, qui réside en France depuis 1998 et dont l'extradition a été demandée à plusieurs reprises par Kigali, ne sera pas jugée par un tribunal français à ce stade, ont ajouté les sources, sous couvert d'anonymat.

L'ancienne première dame avait fui le Rwanda avec l'aide de la France quelques jours après que l'avion de son mari a été abattu en avril 1994, un événement qui a déclenché le génocide ayant causé la mort d'environ 800 000 personnes, dans l'une des pires atrocités du XXe siècle.

Plainte d’une association de victimes

L'enquête, ouverte en 2008 après une plainte déposée par une association de victimes basée en France, portait sur des soupçons selon lesquels Agathe Habyarimana faisait partie du cercle de pouvoir hutu ayant planifié et orchestré les massacres visant principalement les Tutsis.

Dans le cadre de cette enquête, elle avait le statut de témoin assisté, une position intermédiaire dans le système judiciaire français entre celle de simple témoin et celle de mis en examen.

Les juges d'instruction en charge du dossier ont déclaré dans une décision rendue vendredi qu'"à ce stade, il n'existe pas de preuves graves et concordantes... qu'elle aurait pu être complice d'un acte de génocide" ou qu'elle aurait "participé à un accord en vue de commettre un génocide".

"Si la rumeur est persistante, elle ne peut tenir lieu de preuve en l'absence d'éléments détaillés et concordants", ont-ils ajouté, soulignant que "les témoignages à charge apparaissent contradictoires, incohérents, voire mensongers".

La décision pourrait signifier que l'affaire sera classée sans suite dans les mois à venir.

Cependant, les procureurs antiterroristes français, qui souhaitaient qu'elle soit mise en examen, ont déjà déposé un recours devant la cour d'appel de Paris, avec une audience prévue mercredi.

"Mme Habyarimana attend avec une grande sérénité l'issue de la procédure", a déclaré son avocat Philippe Meilhac, saluant la nouvelle décision.

"Il est temps que le non-lieu nécessaire soit prononcé dans les plus brefs délais."

Tensions entre Kigali et Paris

Son dossier a ajouté un nouvel élément aux tensions entre Paris et les autorités post-génocide de Kigali sous la présidence de Paul Kagame, qui a accusé la France de complicité dans les massacres et d'avoir ensuite protégé les responsables.

Lors d'une visite au Rwanda en 2021, le président Emmanuel Macron a reconnu les "responsabilités" de la France dans le génocide et déclaré que seuls les survivants pouvaient accorder "le don du pardon".

Cependant, il s'est abstenu de présenter des excuses, tandis que Kagame, qui a dirigé la rébellion tutsie ayant mis fin au génocide, insiste depuis longtemps sur la nécessité d'une déclaration plus forte.

Une commission historique mise en place par Macron et dirigée par l'historien Vincent Duclert a également conclu en 2021 qu'il y avait eu un "échec" de la part de la France sous l'ancien président François Mitterrand, tout en ajoutant qu'il n'existait aucune preuve de complicité de Paris dans les massacres.

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