Madagascar veut arrêter un allié de Rajoelina concernant le transfert d'avions Boeing vers l'Iran

Madagascar cherche à obtenir une notice rouge d'Interpol pour arrêter un proche associé de l'ancien président, en lien avec le transfert d'avions Boeing vers l'Iran en violation des sanctions américaines, selon une lettre consultée par l'AFP.

Mamy Ravatomanga, l'un des hommes les plus riches de Madagascar, s'est enfui vers l'île voisine de Maurice le 12 octobre, quelques jours avant un coup d'État militaire qui a renversé le président Andry Rajoelina.

Maurice a gelé les avoirs de cet homme d'affaires de 56 ans, actuellement en fuite, et a émis un mandat d'arrêt contre lui le 16 octobre pour des accusations de blanchiment d'argent.

Une lettre adressée à Interpol par le ministère de la Justice de Madagascar, datée du 20 octobre, indique que Ravatomanga a été identifié par un suspect lors d'un interrogatoire comme faisant partie des "individus associés au projet d'envoi de ces avions en Iran".

L'affaire concerne cinq Boeing 777 transférés à la compagnie aérienne iranienne Mahan Air en juillet, en violation des sanctions américaines.

Le ministère a demandé à Interpol d'émettre une notice rouge pour localiser Ravatomanga, "un individu recherché dans cette affaire... mais actuellement en fuite", afin qu'il puisse être arrêté.

Certificats falsifiés

Il est allégué que le transfert des avions a été rendu possible grâce à des certificats d'enregistrement délivrés par l'Autorité de l'Aviation Civile de Madagascar (ACM).

L'ACM a affirmé que ces certificats avaient été falsifiés.

D'autres suspects détenus à Madagascar dans le cadre de cette affaire ont identifié Ravatomanga, lors d'interrogatoires menés notamment par le FBI, comme étant l'instigateur de l'accord, selon des sources proches du dossier ayant parlé à l'AFP.

Les représentants américains à Madagascar n'ont pas immédiatement répondu à la demande de commentaire de l'AFP. L'entreprise de Ravatomanga, le Groupe Sodiat, n'a pas non plus répondu.

Rajoelina s'est caché juste avant d'être renversé le 14 octobre lors d'un coup d'État mené par le commandant d'une unité de l'armée, Michael Randrianirina, qui a prêté serment en tant que président le 17 octobre.